NOTRE HISTOIRE
Un patrimoine familial
Une nouvelle famille alsacienne apprend le métier de potier
Jean Georges Schmitter (1791-1856 - activité de 1837 à 1856), fils d’un modeste cordonnier, épouse la fille du potier JJ Wingerter en 1812. Il exerce d’abord le métier de son père dans la “Kruggasse” (11 rue de la poterie).
Son fils aîné a appris, à ses heures de loisir, à tourner des pots chez son grand-père à Oberbetschdorf.
Jean-Georges ayant pu réunir un certain fond décide de construire maison et four au 9 rue de la poterie. Avec ses enfants, il produit des pièces en grès au sel à partir de 1837. Sept de ses fils devinrent potiers. Ses 4 filles, maintiendront l’activité familiale jusqu’au décès de leur parent.
Jean-Georges Schmitter fils (1812-1895 - activité de 1837 à 1895) travaille d’abord avec son père, mais entreprend de s’établir à son compte en construisant maison, atelier et four au 47 rue des potiers, en 1844. Deux de ses enfants nés de son premier mariage deviennent potiers.
Notre histoire est lancée et l’entreprise sera transmise de père en fils.
Des hommes et des femmes
Notre histoire aurait pu s’arrêter en 1957, lorsque Jean Schmitter, qui venait de succéder à son père Fortuné, décède subitement à l’âge de 36 ans, laissant derrière lui, sa femme Marguerite et ses deux jeunes enfants.
C’est sans compter la volonté de Marguerite de maintenir l’activité de l’atelier dans lequel elle est décoratrice et commerçante. Elle prend les rennes de l’entreprise, épaulée par Marie, sa belle-mère, elle aussi figure incontournable de notre poterie, et s’entoure de potiers pour continuer la production.
La poterie de Betschdorf connaît un nouveau souffle et les affaires se portent bien. Elle parvient à s’imposer dans l’univers exclusivement masculin des potiers du village, qui ne lui épargne rien, tout en élevant ses deux fils, Lucien et Maurice. Ils apprendront le métier dans l’atelier familial avant d’en devenir successivement les gérants.
Lucien aura 2 fils d’un premier mariage, dont l’un Gaston, apprend le métier et sera potier avant de quitter l’entreprise en 2020.
Maurice épouse Gabrielle Bastian, qui rejoindra elle aussi l’entreprise. Commerçante avisée et âme inspiratrice, elle s’intéresse à la généalogie et c’est grâce à son travail et à ses recherches que nous pouvons aujourd’hui raconter plus en détails l’histoire de notre famille. À son décès, en 2016, il devient évident pour Maurice que l’aventure s’arrêtera avec lui.
Et là encore, c’est sa fille, Luce, encouragée par son compagnon Philippe Walter, qui travaille déjà dans l’entreprise, qui décide de se lancer et devenir la 7ème générations à perpétuer ce savoir-faire.
En 2024, la poterie Fortuné Schmitter fête ses 180 ans et a encore de nombreux projets qu’elle souhaite concrétiser.
Les années 40, un tournant
Poterie utilitaire avant tout, le succès du grès au sel s’essouffle avec l’arrivée de l’électroménager dans les foyers. Il faut alors se réinventer et la production du grès au sel s’ouvre à de nouvelles formes qui font la part belle aux décors.
Fortuné Schmitter, un des premiers maîtres potiers, est connu pour son travail soigné. Il commencera à réaliser de la poterie d’art sous l’impulsion de son fils unique, Jean.
Les poteries utilitaires, (pots à saindoux, vinaigriers, pots à choucroute, chopes,cruches) continuent d’être produites et les nouvelles formes, aux décors très travaillés et au fond peint au bleu de cobalt trouvent leur public.
Notre atelier maintient la tradition tout en évoluant et en s’inspirant de l’époque dans laquelle il s’inscrit.
NOTRE HISTOIRE EST CELLE D'UNE ENTREPRISE FAMILIALE QUI A SU PRÉSERVER ET TRANSMETTRE UN SAVOIR-FAIRE AUTHENTIQUE AU FIL DES GÉNÉRATIONS.